Qu’ont en commun l’EPFL, le cyclisme et la photo ? Nicolas Richoz ! Ingénieur à la ville, cycliste et sportif d’endurance de très bon niveau, le Vaudois s’est offert une grande traversée des Alpes à découvrir dans un beau livre à paraître.
Il y a quatre ans, Nicolas Richoz ne connaissait rien à la photo. Puis un déclic a eu lieu, du côté de Munich. « J’y faisais un stage longue durée et, un week-end, je suis parti à l’assaut du col du Kühtai, dans les Alpes autrichiennes, avec un groupe d’amis cyclistes… », se souvient le jeune ingénieur civil de l’EPFL, rencontré à son domicile de Bienne (BE). Cette boucle de 120 km (et 3’000 m de dénivelé positif) est une révélation encore plus esthétique que sportive pour le cycliste amateur. Vue du col, la route serpente à travers un sublime barrage en remblais. Nicolas l’escalade et, une fois au sommet, reste hypnotisé La neige précoce d'octobre recouvre le bassin versant du barrage du Sanetsch (Suisse).
Texte Laurent Grabet
« À vélo, mes sensations s’embrasent, en particulier dans les côtes. Elles paraissent alors si intenses que j’ai l’impression par moments que personne ne pourrait en ressentir de semblables. L’effort en milieu naturel est un incroyable amplificateur d’émotions et j’ai soudainement eu envie de les partager avec d’autres ! » Un seul moyen semble à la hauteur de cette ambition : le huitième art. Quelques années plus tôt, Nicolas a campé dans la région d’Interlaken en compagnie d’un ami d’études, féru de photo. « J’avais été fasciné de voir à quel point ses images magnifiaient la réalité. » Une idée germe, qui devient projet : réaliser une sorte d’atlas illustré et écrit des grands cols et barrages alpins. Ce sera le beau livre « Les Alpes à vélo », publié aux éditions Slatkine cet automne. Partant de zéro, Nicolas Richoz agit en méthodique. Il s’intéresse aux comptes Instagram de photographes qui captent son attention, s’abonne à des revues spécialisées et liste 1000 points d’intérêt cycliste dans les Alpes. Pour la technique, il suit durant un an un cours d’initiation en ligne de l’Institut de la Photographie de Genève, puis achète et apprend à télépiloter un drone Mavic 2 Pro — alors un des meilleurs et des plus compacts du marché. La veille de ses shootings, le ycliste-photographe, toujours organisé, étudie sur le web les images existantes des lieux qu’il s’apprête à visiter, pour s’en inspirer comme pour mieux s’en affranchir. Il inspecte aussi les lieux sur Google Maps et Google Earth, et va jusqu’à repérer le reflet du soleil sur le relief à un instant t. Résultat : une fois sur place, Nicolas Richoz a précisément en tête ce qu’il veut et peut faire.
« RECENTRÉS SUR LE PLAISIR »
L’approche rationnelle est-elle compatible avec l’élan créatif ? Les images réalisées
par le natif d’Épalinges (VD) le laissent sans aucun doute penser. « Petit à petit, grâce à la sensibilité de Coralie, notamment, j’ai appris à laisser plus de place à ma créativité et à l’improvisation. Désormais, nous tirons volontiers le meilleur de ce qui survient, plutôt que de pédaler aveuglément après la lumière idéale comme des fous, se félicite l’ingénieur. Notre traversée des Alpes et la phase de pandémie qui a suivi, nous ont recentrés sur la recherche du plaisir, tant en matière de photographie
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